Coûts de la santé : les résistances ont la dent dure

Le système de santé suisse est très efficace et de bonne qualité ; il a cependant un coût. Et au final ce sont les citoyen-nes qui paient l’addition ! Pour une majorité d’entre nous, la facture a atteint ses limites ; à tel point que l’Etat doit jouer aujourd’hui les pompiers, un rôle de substitution qui n’est pas le sien. L’heure est venue de nous attaquer plus énergiquement aux vrais problèmes.

Les prévisions démographiques, entre autres, nous incitent à développer de nouvelles mesures. A ce titre, le vrai défi, c’est de garantir à chacun-e d’entre vous des prestations de santé équitables et adaptées à vos besoins sans engendrer des coûts insurmontables.

Ce dossier est particulièrement complexe car les acteurs de la santé jouent chacun leur partition et il est très difficile de les réunir sur la même voie. Les citoyen-nes aussi expriment leur irritation en refusant les projets de regroupements de prestations dans des unités hospitalières plus efficientes. Dans plusieurs cantons nous avons vu à quel point la ligne politique en matière de gestion hospitalière est un casse-tête.

Pour avancer sur ce dossier, nous sommes mis en demeure de prendre des mesures concrètes liées soit au mode de financement de soins (ambulatoire et hospitalier), soit aux modalités de fixation des primes d’assurance, soit les deux. La caisse unique, à l’échelle cantonale ou fédérale, n’est pas une solution mais un échappatoire simpliste qui ne résout pas les problèmes de fond.

La solution passe inévitablement par l’instauration de réels indicateurs de performance capables de viser l’efficience. L’efficacité de notre système de soins suisse et cantonal ne l’est pas à n’importe quel prix. Des économies sont possibles sans péjoration de la qualité ni de l’offre aux bénéficiaires.

De longue date, le discours vise aussi la population, vous et moi. Faisons-nous appel aux prestations de soins que lorsque c’est vraiment nécessaire ? Il est temps de passer aux actes et de mieux communiquer sur les attentes en la matière afin que la population joue aussi son rôle pour freiner les coûts globaux de la santé et leur impact sur l’augmentation des primes. Et même s’il faut y mettre le temps et la force nécessaires.

Tant que les différents acteurs du système de santé ne s’accorderont pas sur un objectif commun, nous ne sortirons pas de l’ornière. C’est le rôle du politique que de favoriser les démarches pour avancer sur ce plan ; la partie est rude nous en sommes conscients et plus d’un s’est cassé les dents sur ce noyau dur.

Quant aux outils numériques, dont le dossier informatisé du patient par exemple, ils permettront avant tout un meilleur suivi et une réelle coordination entre les professionnels de la santé, notamment dans le domaine de la médication. 

L’innovation dans le milieu de la santé, notamment dans les biotechnologies et technologies médicales, ouvrent aussi des perspectives. A ce titre, des partenariats publics privés peuvent être développés, notamment avec les start-up localisées dans notre canton. Les récentes réformes de la fiscalité des entreprises favoriseront sans doute le soutien à ce type de perspectives.

Cette thématique impose peut-être plus que d’autres forces et convictions ; c’est pour cette raison que nous oeuvrons sur le terrain.

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